Ryanair soupçonné
23 mars 2010L’aéroport, encore. Cette fois, on ne remet pas le tarmac sur le tapis pour cause de tracts, mais parce qu’en portant plainte contre Ryanair auprès de la Commission européenne, jeudi, Air France a relancé la polémique sur les accords conclus entre les aéroports locaux, dont Bergerac, et la compagnie low-cost irlandaise. Ce n’est pas nouveau : Air France a toujours accusé Ryanair de toucher des subventions déguisées en aides publiques, « illégales ». La compagnie low-cost bénéficierait ainsi de « rabais sur redevances, de tarifs préférentiels d’assistance en escale ou encore des aides marketing ». La commission étudie cette nouvelle plainte, qui arrive un an après que la Cour européenne de justice a écarté ce soupçon d’illégalité…
Mais le contexte est différent : depuis quelques mois, plusieurs collectivités se montrent excédées par les méthodes de Ryanair, qui fait monter les enchères, et les tarifs des aides négociées, en profitant de la concurrence des aéroports. Sauf en Dordogne.
ci, aucun élu ne reproche quoique ce soit à l’avionneur publiquement (en privé, c’est autre chose…), pour ne pas le froisser. C’est que Ryanair est quasiment en monopole à Bergerac. Et même si l’aéroport se sent à l’abri d’un départ précipité de la compagnie, un tel scénario fait trembler. Mais le secret des accords avec Ryanair, à nouveau incriminés, est bien gardé. Motus pour cause de concurrence avec les autres aéroports. Alors, c’est encore le rapport de la Chambre régionale des comptes, publié en janvier 2008, qui est le plus bavard. Bergerac a « choisi de se plier » aux « contraintes » de Ryanair, est-il écrit.